« L’endurance équestre pratiquée individuellement ou en équipe est caractérisée par des épreuves d’extérieur courues à vitesse imposée ou libre sur un itinéraire balisé avec des examens vétérinaires validant la capacité du poney / cheval à parcourir de longues distances. »

– Fédération Française d’Équitation.

Voilà comment l’endurance est présentée sur le site de la FFE (Fédération Française d’Équitation). J’ai pour ma part découvert cette discipline un peu par hasard, après avoir entendu pendant des années les cavaliers ne jurer que par le CSO et le complet. J’avais à cette époque l’envie de me lancer dans la compétition mais l’ambiance du saut ne m’attirait pas vraiment (ceci n’est pas une critique, simplement les cavalières de saut de mon club ne me plaisent pas vraiment) et je ne me sentais pas prête pour tenter du complet. D’ailleurs, les cavalières de CSO étaient majoritairement celles qui composaient les CCE donc le problème restait le même. Et puis j’ai changé de groupe dans l’idée d’évoluer davantage à cheval et… j’ai bien fait ! Je n’avais jamais entendu parler de l’endurance avant aujourd’hui car il s’agit d’une discipline somme toute assez discrète, masquée par l’engouement pour le CSO, le complet ou même le dressage. Comme j’aimais monter à cheval en extérieur, je me suis lancée.

Sur le concept, la FFE décrit bien l’endurance : il y a un itinéraire défini par des balises et il faut le couvrir dans son intégralité jusqu’à revenir à son point de départ. En gros, c’est une boucle où l’on traverse aussi bien la campagne que des morceaux de forêt, on traverse des routes, des villages, des chemins… C’est extrêmement varié puisque le parcours correspond à la région ! Cependant attention, l’endurance n’a rien d’une promenade ou d’une randonnée, ça reste une discipline sportive où votre cheval et vous êtes mis à l’épreuve physiquement pour une durée plutôt longue. Entre une randonnée et une épreuve d’endurance, il y a un monde ! Il faut savoir également qu’il n’y a que très peu de pas en endurance puisque la majorité s’effectue au trot ou au galop, le pas restant réservé aux passages difficiles, glissants, pentus… Bref, tout ce qui pourrait se révéler dangereux si passé à une allure trop rapide. Bien évidemment dans le lot, il y a un temps à respecter et d’autres contraintes que j’évoquerai plus bas dans l’article.

Comment se déroule une épreuve d’endurance ?
Comme pour toute compétition, il vaut mieux tout préparer la veille pour avoir l’esprit tranquille. Préparer licol, filet, selle et tapis et tout vérifier pour éviter les mauvaises surprises au départ ne doit pas être négligé. De même, même s’il s’agit d’une discipline probablement moins exigeante que le dressage ou autre sur l’allure du cheval, il va de soit qu’il doit être propre (impeccable), ses affaires également. On évite au maximum les chevaux blancs devenus jaunes sans aucun effort pour « déjaunir » ou une ribambelle de brins de paille dans la crinière et la queue. Ça fait négligé. Et puis on vérifie que son cheval ne présente aucune boiterie puisque ce serait de toute façon éliminatoire lors du passage vétérinaire.

Les épreuves d’endurance débutent généralement tôt le matin, avec un certain créneau horaire pour les départs. Inutile de se dépêcher au risque de faire des bêtises : mieux vaut prendre son temps, préparer son cheval sans stress et se rendre tranquillement à la visite vétérinaire. Alors oui, à ce propos : l’endurance présente au moins deux visites vétérinaires (le nombre augmente en fonction du nombre de kilomètres parcourus), une avant le départ, et une après. Il ne faut pas oublier d’amener la carte de suivi vétérinaire donnée pour la course ! Le vétérinaire y vérifie le rythme cardiaque qui doit entrer dans une fourchette de valeurs précise, le niveau d’hydratation, les muqueuses, bref l’état général du cheval. Le cavalier est également chargé de faire trotter sa monture (aller-retour) pour déceler de possibles boiteries.

Une fois la première visite vétérinaire prête, il ne reste plus qu’à préparer votre cheval pour la course. On vire la couverture si besoin, on selle, on harnache de quelque façon que ce soit et on est parti. L’intérêt de l’endurance, c’est qu’elle peut se pratiquer à plusieurs (il existe d’ailleurs des courses en équipe, même si je n’ai jamais tenté) et même en épreuves individuelles, il est tout de même possible de partir avec d’autres cavaliers. C’est de suite plus convivial et lors de ses premières courses c’est aussi plutôt rassurant. Bien évidemment, même si le parcours est généralement balisé de façon claire (généralement, car parfois la notion de visibilité échappe aux organisateurs, c’est à savoir), vous avez jeté un coup d’œil à l’itinéraire, à la distance exacte du parcours, calculé combien de temps vous mettrez pour parcourir un kilomètre puis cinq… Et la durée totale de votre épreuve pour coller au maximum au meilleur temps possible. Le tout en sachant qu’il vous faudra peut-être ralentir pour ménager votre cheval. L’épreuve en elle-même se déroule ensuite plus sereinement si vous avez toutes ces données. Alors la logique veut que le cavalier parte avec un chronomètre bien précis et fonctionnel pour savoir où il en est.

Il n’y a ensuite plus qu’à suivre les panneaux croisés régulièrement. (Enfin, plus qu’à…) Sont indiquées de façon régulière les directions mais certains panneaux apparaissent aussi pour les distances comme cinq kilomètres (de parcours), dix, quinze, vingt, dernier kilomètre… Bref, tout ce qui peut être utile de savoir pour calculer si nous sommes dans les temps. Parfois – souvent dans les courses de longue durée – il y a un ravitaillement au milieu (oui oui, comme les courses de formules 1) où votre coach/amis/maman vous donne à boire et rafraîchit votre cheval, pourquoi pas une barre de céréales, prend votre veste trempée de sueur… et zou, c’est reparti !

Quand la course s’achève, il ne faut pas oublier de récupérer ses papiers. Vous avez alors trente minutes pour desseller votre cheval, lui donner à boire, le restaurer (dans le sens lui rendre la forme) au mieux… avant la seconde visite vétérinaire. Elle se déroule à l’identique de la première et les données sont inscrites sur la carte vétérinaire que l’on vous a donné. (Vous ne la conservez pas, elle permet d’établir votre classement ensuite.) Ensuite… Vous n’avez plus qu’à vous occuper de votre poney, de vous, de manger un bout… Bref, de souffler.

Comment est établi le classement ?
Tout dépend déjà de s’il s’agit d’une course à vitesse imposée ou d’une course à vitesse libre. Pour la course à vitesse libre, le classement est calculé en fonction de l’ordre d’arrivée. En ce qui concerne la course à vitesse imposée, il s’agira d’un calcul entre votre vitesse (pour terminer le parcours) et la fréquence cardiaque finale. On aboutit à une équation comme celle-ci :

([(vitesse2) – vitesse minimale]100)/fréquence cardiaque finale

Donc la rapidité est importante dans les deux cas mais dans le cadre de compétition à vitesse limitée, la forme de votre cheval à la fin compte aussi énormément ! Être pile-poil dans la vitesse maximale mais avec cinquante-deux en cardio ne va pas arranger votre classement !

Personnellement, je suis tombée amoureuse de l’endurance et de son ambiance. C’est une discipline où l’on ne se prend pas énormément la tête en cavaliers, où la critique est peut-être un peu moins présente. Sur chaque course, il y a toujours eu des rencontres très sympathiques, des échanges intéressants et polis. Et puis au moins vingt kilomètres à cheval, c’est quand même le top ! Cependant, ça reste quelque chose de très physique et mes mollets se souviendront très bien de ma première course, je pense ! D’autant qu’il pleuvait, que le sol était assez mauvais et qu’il faisait froid. Mais oui, un de mes meilleurs souvenirs à cheval sans hésiter ! Bref, fin d’un petit article pour présenter l’endurance ! J’y reviendrai sans doute un peu plus tard, peut-être plus en détail avec pourquoi pas quelques astuces ou un résumé d’une endurance complète. 😀 En attendant, bonne fin de week-end !

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